jeudi, 27 novembre 2008
Devenir
Ligne de flottaison...
Juste entre l'esplanade et le boulevard de la Croix-Rousse à Lyon, un beau rouge vermillon au tracé vivant, appliqué, comme une écriture d'enfant, extrait d'une phrase tronquée, un seul mot retient l'attention rue des pierres plantées. Un mot qui ressemble à un pont et me rappelle cette réplique entendue dans un vieux film, empruntée à un auteur dont j'ai oublié le nom:
"Devenir éternel et puis, Mourir..."
Photo: Novembre 2008 ©.
08:31 Publié dans Art contemporain sauvage, Chiffres/ Lettres/ Mots, De visu, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
mardi, 25 novembre 2008
Amour à terre..
Vu rue Bonnet sur le plateau de la Croix-Rousse à Lyon. Un persistant aveu d'amour comme on en voit assez rarement au sol... Amour à terre ? Le serment tatoue la chaussée à la bombe noire indélébile. Tracé couché mais vif, comme une menace ? On imagine assez l'amant à genoux dans la nuit, graffant sa ferveur clandestine... Et le tout début d'un roman: "Un petit couple doux de la feuille" : CLICK ...
Histoire à suivre ...
Photo: Novembre 2008 ©.
22:52 Publié dans Art contemporain sauvage, De visu, Impromptus, Mémoire collective | Lien permanent
La fille qui venait du froid
Un an après la mort de Fred CHICHIN, son compagnon, à la ville comme à la scène, l'autre Rita MITSOUKO revient. Le rythme à cran vissé dans la musique, elle remonte seule sur scène (24 novembre, hier à a Cigale, un jour avant la ste Catherine), elle sort deux disques, et en prépare un autre. Total respect pour une artiste dont on savait, au fond que la mort ne l'assassinerait pas.
Il y a un an, Catherine RINGER perdait sa moitié, Fred CHICHIN emporté par un cancer foudroyant à l'âge de 53 ans. Avec lui, disparaissaient les Rita MITSOUKO, pas leur voix, mais Fred, l'élément discret (guitare, compo, arrangements) qui n'était pas pour autant le moins présent. En mars, la chanteuse, bouleversée, confiait officiellement à la presse, son envie de continuer. Elle le fît lors de concerts magnifiques jusqu'à la fin juillet, qui font l'objet d'un album live sorti hier. Live = vivant. Tout est là...
La vie, rien d'autre... Après la disparition de Fred CHICHIN, Catherine RINGER entama des répétitions difficiles, elle perdit un temps la voix et même si elle avait déjà joué seule, avec son groupe, quand Fred trop malade, ne pouvait plus se produire sur scène, elle eût besoin de toute l'énergie du groupe pour ne pas arrêter. Après la mort de Fred, beaucoup pensèrent que c'était la fin des "Rita". C'est mal connaître Catherine RINGER qui décida de se tourner vers l'avenir et de défendre à nouveau les chansons jouées et crées à deux. Au début des premiers concerts sans Fred, C. RINGER se confia un peu à la presse : "Même pour le public, il y avait quelquechose d'émouvant tant Fred Chichin "brillait" par son absence"... Mais il fallait aussi passer à autre chose, rire, jouer avec ceux qui formaient encore le groupe. Le public soutint Catherine, fervent, ému, partageant cette intimité, ce retour endeuillé, une tendresse qui était déjà là, et que la mort de Fred accentua. "J'ai fait mon deuil avec le public" (sic) C. RINGER, " pas comme une thérapie, juste pour continuer, (...) "pour moi les artistes ne sont pas là pour raconter à tout le monde leurs journaux intimes ou il faut que cela amène quelque chose de beau à partager" C.R.
Plus tard, Catherine s'est remise au travail. Le producteur américain du dernier album: Mark PLATI, (également producteur de D.BOWIE) lui a demandé si elle désirait encore faire de la musique, poursuivre les compositions. banco! et, à deux, ils se remirent à écrire de nouvelles chansons. Parfois elle faisait un texte, lui, la musique, parfois Catherine travaillait seule. "on improvisait dans le jardin et puis on enregistrait dans le studio avec la guitare, basse batterie". Six chansons en sont sorties dans l'esprit du dernier album. Catherine en tournée s'est également remise à composer.
"J'ai l'impression que quand on connaît la mort de près, cela redonne un amour de la vie, on parle beaucoup d'aller à l'essentiel, de ne pas perdre son temps. Depuis la mort de Fred, je suis dans l'urgence, après être tombée, je suis remontée, fière de ce qu'on a construit, de ce que Fred a fait, de tout ce qu'il m'a appris, je me sens beaucoup plus forte aujourd'hui pour aborder la situation. Je suis contente de vivre."
De la part de quelque autre artiste, tout cela ne laisserait pas grand chose... Mais voilà, C. RINGER force l'admiration et le mouvement perpétuel de son talent à fleur de peau, nous glisse toujours un peu dans le satin de Marcia, dans l'ironie des histoire d'A. et la poésie tragique "du petit train". Catherine RINGER est une belle une très belle artiste. Par delà Fred et les Rita il y a la musique... Après quoi tout vivra.
A écouter: Le premier titre extrait de la galette : "Rendez-vous avec moi-même" et à puis l'intérieur, toujours les chers succès, tels "les histoires d'A." "Andy" ou "Marcia baila" ou d'autres moins connus tous envoûtants. Histoire a suivre. Nous suivrons coeur battant...
Photo: Sur les murs de la ville. Affiche du retour des Rita alone. Novembre 2008 ©.
Hommage: EXTR de "SOIGNE TA DROITE" de JL GODARD avec les RITA MITSOUKO
21:47 Publié dans A tribute to, Affiches, panneaux, vitrines, De la musique avant toute chose, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
lundi, 24 novembre 2008
Premier baiser
LUI - Puis je... euh... ?
ELLE - Oh ! mais c'est très très...
(A suivre ...)
23:05 Publié dans De visu, Impromptus, Mémoire collective | Lien permanent
Comme un lundi
Tentative de lapidation du dimanche :
Lundi: destruction des méditations !
L'observatoire d'Alceste aux prises avec les mondes hyperactifs... A la fin de la journée, l'offensive fût vaine, les pavés vinrent mourir au "pied" de l'habitant, marqués d'un vert indélébile mais incapables d'élévation... N'en déplaise à NEWTON, les pavés sont comme les pommes (bien que moins comestibles). Et les arbres, eux, ne meurent jamais.
Moralité pour l'avenir: Il ne faudrait peut-être pas se tromper de cible... EXEMPLE ICI .
20:58 Publié dans Art contemporain sauvage, Certains jours ..., De visu, Impromptus, Mémoire collective | Lien permanent
samedi, 22 novembre 2008
Mouvement perpétuel...
"Saturday night fever" permanent sur le fil brûlant des évènements. Les pieds cherchent l'envol. "Rien n'arrête un peuple qui danse" - même un peuple de fourmis, mi insouciantes, mi acrobates... N'en déplaise à Jean de la Fontaine, ou à ce cher Alceste, recueillant les feuilles qui tombent aux côtés sombres des dancings ...
Photo: Vu dans un jardin d'automne, sur les pentes de la Croix-Rousse à Lyon. Novembre 2008 ©.
19:14 Publié dans Art contemporain sauvage, De visu, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
Tandis que nous coulons...
Pris sur le vif, un soir de pluie, à quelques centimètres de la terre ferme, un graff rouge, très héroïque...
Tous les héros savent nager, on le sait bien (sauf peut être "ceusses" en première ligne (d'un parti incertain )... Mais ce ne sont pas tant des héros et nous mettrons ce soir, la tête dans le sable (pour garder notre "ligne ;-) et mieux apprécier près de nous ces "vrais" héros "HAMLET", ou plus étonnamment : Blaise CENDRARS... Nous naviguerons donc hors des cirques et remonterons les flots, tout autant que le cours du temps...
Blaise CENDRARS, en effet, au début du siècle dernier, écrivit dans ses "documentaires" un poème intitulé "JE NAGE" d'une onctueuse limpidité pour un homme qui en avait vu tant. Je ne résiste pas à vous livrer ici cette prose comme un voyage, correspondance vague et poétique à notre graff (sang et eau) "Shakespearien"... Ou, par ce froid, juste peut-être, un ultime supplément d'été avant l'hiver :
" Jusqu'à la ligne
c'était l'hiver
maintenant c'est l'été.
Le commandant a fait installer une piscine
sur le pont supérieur
Je plonge, je nage,
je fais la planche.
Je n'écris plus, il fait bon vivre"
Photo: Rue Denfert-Rochereau sur le plateau de la Croix-Rousse à Lyon. Novembre 2008 ©.
19:01 Publié dans A tribute to, Art contemporain sauvage, De visu, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
mercredi, 19 novembre 2008
Comme un mercredi
Injonction! juste au dessus de la bouche d'aération telle une fenêtre ouverte... Il s'agit probablement du graffeur qui signe "Ose"et s'affirme à travers murs par quelques variations, autour d'un "verbe-pseudonyme". CLICK HERE...
Photo: Vu à Lyon, sur les pentes de la Croix-Rousse, un mercredi de novembre 2008 ©.
20:07 Publié dans Art contemporain sauvage, Certains jours ..., De visu, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
mardi, 18 novembre 2008
Vestiges d'une heure à peine...
Fin du marché sur le boulevard de la Croix Rousse à Lyon. Quelques vestiges laissés à terre ... Un peuple nouveau à la conquête des univers où rien ne se perd... Silhouettes grises, au loin, ramassant des dizaines de cintres et les rubans glissés du banc des merceries. Juste après la "bataille", au pied d'un micocoulier de provence (exilé sous tutelle avec son tronc orné de bandelettes), on peut regarder les vestiges: rouleaux, papiers, rubans, envahir le carré des rousses... Puis juste après, vient le désert... Légions de camions verts, hommes en gilets oranges qui battent la ville en chantonnant. Et ils emportent tout, rouleaux, papiers, rubans, sans pitié pour nos éphélides. Le tout à l'avenant, jeté dans des grands sacs, gris comme le ciel...
18:54 Publié dans De visu, Impromptus, Mémoire collective | Lien permanent
samedi, 15 novembre 2008
Sacre bleu
Calligraphie pastelle sur les pentes. La révolution de novembre appliquée aux couleurs tendres... Sur les pavés, le bleu du ciel. La plage est encore loin, mais les cerises du septième sel, elles, ne sont pas bleues. A VOIR ICI
Photo: Montée de la Grande Côte, Pentes de la Croix-Rousse à Lyon. Novembre 2007 ©.
Autres temps, music and words: ICI
Autres couleurs, un extrait du "Fond de l'air est rouge": ICI + Un extrait de rétrospective, (du rouge encore, avec peut -être, rêve de maison bleue) : ICI
23:55 Publié dans Art contemporain sauvage, De visu, Le monde en marche, Mémoire collective | Lien permanent
jeudi, 13 novembre 2008
La vie
Un message qui se passerait presque de commentaire ... Si ce n'est qu'autour de la vie ça bave un peu, et qu'on aimerait peut-être d'autres couleurs que le bleu, le blanc et le rouge ... Chacun ici, ne voyant la vie qu'à son mur, n'assumant de signer que sous la rature...
Pour faire un petit résumé rapide, je vous livre, (modestement) quelques sens de la vie (merci le Wiki !) histoire de se remettre à jour, qu'on en finisse une bonne fois pour toutes avec l'éternelle question: "Pour vous la vie c'est quoi ?" A moins qu'on décide de reformuler à partir de petits riens subjectifs une définition bien à soi. Du général au particulier, d'abord 5 formules pour la gloire (version presbyte du général), si les myopes ne s'y retrouvent pas, on entrera dans les détails CLICK ...
LA VIE : LES GRANDES DEFINITIONS :
la vie est le nom donné : 1/ Aux formes auto-organisée et homéostatique de la matière (organismes vivant) ayant une capacité de duplication et d'évolution. Cette définition est parfois étendue à l'ensemble des êtres vivants de la biosphère. 2/ A un phénomène empirique particulièrement important pour les humains (qui sont eux-mêmes vivants et pour qui les autres êtres vivants ont une place particulière), mais qui ne se laisse pas facilement définir (cf. infra). Ce phénomène s'oppose à la notion de matière inerte, et s'articule avec la notion de mort. 3/ A la durée qui sépare la naissance de la mort. 4/ Au contenu en événements ou en actions de cette étendue temporelle, pour un humain. 5/ A l'approche harmonieuse des relations humaines . (eh ben voilà ! Nous y sommes presque!) CLICK + un tout autre aperçu ou léger glissement de la définition 5 du général au particulier sur l'excellent Blog "Agota" ) ICI
Photo : Montée de la Grande côte, pentes de la Croix-Rousse à Lyon. Novembre 2008 ©.
21:07 Publié dans Art contemporain sauvage, De visu, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
le pouls d'Elsa
A noter pour laisser une infime chance à cette Pauvre Elsa, que j'ai tronqué une partie de ce graff, la phrase entière ne tenant pas dans l'objectif, elle vous en dirait une bien bonne, aux antipodes de celle là. (Que mes amis graffeurs me pardonnent!) Ceci n'est pas, pour autant un mea culpa ;-)
Photo: graffs et philosophie, montée de la Grande-Côte à Lyon. Novembre 2008 ©
A suivre billet ci dessous...
04:07 Publié dans Art contemporain sauvage, De visu, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
lundi, 10 novembre 2008
Fenêtres
"J'insiste pour que les portes soient fermées, chaque pièce, doit avoir son usage propre, délimité. Ma topique subjective est la fois celle des fenêtres ouvertes et de la chambre à soi"
J.B. PONTALIS in "Traversée des ombres". Gallimard 2003.
Rue Bonnet sur le plateau de la Croix-Rousse à Lyon, (Ne pas confondre avec la rue Bonnet à Villeurbanne) CLICK . Fenêtres à ciel ouvert qui ne sont sans doute pas les fenêtres rêvées par JB PONTALIS, mais qui ont l'avantage d'ouvrir la perspective. Cinq belles échancrures, sur un monde dépeuplé...
Photo: Novembre 2008 ©
23:17 Publié dans A tribute to, De visu, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
vendredi, 07 novembre 2008
Nos sociétés
"Nos sociétés n'explosent pas dans un cataclysme, elles pourrissent lentement, inexorablement. Elles ne se suicident pas, non plus, comme cet empereur perse sur un bûcher, vaincu par quelque héros, ainsi que le voulait Delacroix. Seuls les hommes se suicident, puisqu'ils découvrent, seuls des êtres vivants, l'idée de la mort, et l'on ne peut guère admettre qu'agirait comme le croient les poètes - et quelques savants - une pensée collective autonome. Non, nos sociétés se décomposent d'elles-mêmes, parce que l'énergie créatrice, la croissance sans limites, l'agressivité- supériorité de l'homme sur la matière ne sont pas infinies, et que, ici et là, dans la durée, de multiples civilisations, partout sur la planète se sont trouvées à bout de souffle. Pourquoi la nôtre jouirait-elle d'un inconcevable privilège ?"
Jean DUVIGNAUD . Extr. "La ruse de vivre". Actes Sud 2006 .
Une inscription sobre et concise sur un angle d'atelier jouxtant le cours Vitton, dans le sixième arrondissement de Lyon.
Autre aperçu, autre pensée et autre mur pour toujours la même société. Petit rappel ICI
Photo: Novembre 2008 ©.
23:01 Publié dans Actualité, De visu, Le nouveau Monde, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
No chemins
Toujours sur une palissade, une question. Celle ci étant particulièrement tarabiscotée, on peut toujours essayer de la relire, à l'endroit, à l'envers, et d'y répondre, encore faudrait-il savoir d'où viennent "les chemins sans fin qui ne mènent pas " et à quoi ils ne mènent pas. Je compte sur le lecteur charitable pour s'essayer à l'exercice de style. La vérité étant toujours derrière la palissade... Il faudra de bonnes âmes, des têtes bien faites et des gros bras. Le premier qui trouvera, gagnera la médaille du mérite de CERTAINS JOURS ainsi que les félicitations de la crémière qui lui remettra en personne son gros paquet d'estime, et un bouquet de violettes( si elle en trouve)... Je sens que ce genre de billet s'expose à un bide véritable, mais comme disait Pierre DE COUBERTIN...
Qu'est ce qu'il disait Pierre DE COUBERTIN ?
Ca, c'est la question subsidiaire... Je ramasse dans cinq minutes. Et on ne copie pas sur son voisin !
Photo: Montée de la grande Côte, sur les pentes de la Croix-Rousse à Lyon. Novembre 2008 ©
21:03 Publié dans ???????????, Affiches, panneaux, vitrines, Art contemporain sauvage, De visu, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
mercredi, 05 novembre 2008
Saturation sémantique
" Dans la salle de billards, un bleu qui mangeait du bleu, posa son bleu à côté du bleu et tacha le tapis vert. Dans sa hâte à le détacher, il renversa son verre de gros bleu qui tacha rouge le tapis vert. Il essuya la tache de la manche de son bleu (notre héros est un col-bleu blanc-bleu, rien d'un bas bleu). "Ainsi, pensa -t-il, ils ne verront que du bleu". En se baissant pour juger de l'effet de son travail, il heurta la bande du vieux billard, et au coin de son oeil bleu se donna un bleu qui tourna vite au jaune. "Nom de Bleu !" conclut-il, vert."
"Que du bleu" - Extr: "Bleu", OULIPO, "Maudits", Mille et une nuits( § Oulipo), avril 2003.
Saturation photographique. La note bleue de l'Auditorium de Lyon dans la nuit, à rendre vert de jalousie l'Opéra de Paris...
Novembre 2008 ©.
23:20 Publié dans A tribute to, Balades, De visu, Le nouveau Monde | Lien permanent